Le romarin proche du labo en conserve encore bien plus (7.643 Bq).
Seuls 2 prélèvements de
légumes du Prieuré seulement ont été effectués et avec si peu de mesures, l'OPRI conclut que la quantité de C14 dans les légumes est à peine
décelable par rapport au niveau naturel. Deux autres légumes ont été prélevés le 17 octobre, au lieu dit Pont Bernard et le taux trouvé est de 52299 Bq, soit quasiment le double du taux
naturel, mais l'OPRI conclut “
les analyses mettent en évidence un marquage à peine décelable et proche du bruit de fond actuel ”.
1.300 Bq ont été trouvés pour les oliviers plantés au-dessous de la station d'épuration et appartenant au Prieuré. Ailleurs dans le village on ne trouve que 300
à 600Bq dans les échantillons prélevés.
IMPACT SANITAIRE
L'OPRI utilise tout le long de ce chapitre le concept d'exemption : “toute dose inférieure à 10 micro Sv, soit 1% de la dose annuelle
admissible pour le public est négligeable ”.
“Le corps humain contient naturellement 3.000Bq de C14. L'ingestion annuelle de C14 dans la nourriture courante, est d'environ 30.000Bq. La quantité de carbone
ingérée par jour, environ 300g, est presque entièrement absorbée (99,9%). Il est donc admis que le C14 intégré par l'homme provient essentiellement de la nourriture ingérée et non par
inhalation (l'apport par inhalation étant de l'ordre de 3g de carbone par jour, dont seulement 1% est fixé dans l'organisme)”. OMS 1987).
En 1995, la dose correspondant à l'inhalation pour le quartier du Belvédère a été évaluée à 7 micro SV/an, donc insignifiante selon l'OPRI qui ne dit pas
comment elle a fait son calcul ;
Si on admet que c'est en fonction de ce que dit l'OMS qu'elle site ci-dessus, c'est à dire que la dose annuelle de 7 micro Sv, calculée pour
l'inhalation, est de : 1% de 3g, soit 0,03g, il est facile de calculer la dose annuelle de l'époque pour l'ingestion : 99,9% de 300g, soit
299,7g.
Elle est donc de :
7 microSv x 299,7 / 0,03 = 69.930 micro Sv.
Ce total annuel que nous venon de calculer serait de 8,7 micro Sv/an pour les personnes de plus de 17 ans qui se serait nourrie en totalité de produits du
site.
Pour l'ingestion exclusive de végétaux poussant autour du site, la dose actuelle serait de 8,7 micro Sv/an pour les personnes de plus de 17 ans. L'OPRI ne fait
pas le calcul pour les enfants ! Pour ceux de 2 à 7 ans, la dose atteindrait, selon le coefficient correspondant à ces âges et selon notre calcul : 14,85 micro Sv.
L'exposition externe est dite négligeable.
L'OPRI conclut : “ la dose annuelle reçue actuellement varie de 2,2 à 8,7 micro Sv, elle est inférieure à la dose d'exemption. ”.
“ Si tout le carbone absorbé par une personne (300 grammes par jour) provient d'aliments tous issus du site du Belvédère et contaminés à 2000Bq de C14/kg de C, la
dose actuelle reçue serait de 127 micro Sv/an. ” Mais pour les enfants de 2 à 7 ans, nous avons calculé qu'elle serait de 216,77 micro Sv/an, ce que ne dit pas l'OPRI.
Voici la conclusion finale de l'OPRI : “ Il n'y a aucun risque sanitaire lié à la consommation des produits maraîchers ou fruitier cultivés
à Ganagobie, même au niveau du Belvédère et il n'y a pas lieu d'en restreindre la consommation. ”. Et pourtant, à la page 31, dans le châpitre : bilan de l'étude de contamination
du site, il est écrit : “ il est déconseillé de consommer les légumes et les plantes aromatiques du Belvédère. ”
“ Pour les arbres dans un rayon de 50 mètres, il faut éviter de les utiliser comme bois de chauffage, ils seront donc abattus et leur bois entreposé dans le
bâtiment en attendatn que l'ANDRA s'en charge. ” Quant aux fruits du Belvédère il n'en est pas question.
Rappel : l'OPRI a refusé notre présence à la réunion préfectorale préparatoire et lors des prélèvements.
1ère lettre au Préfet (11.01.02), extraits :
“…- 2 – Il y a deux bâtiments distincts du laboratoire qui ont été utilisés par la société ISOTOPCHIM et qui n'ont pas été explorés par l'OPRI : l'un
comme entrepôt et l'autre comme secrétariat. L'un d'eux serait loué et actuellement occupé. Il nous semble qu'un contrôle de ces locaux serait utile.
- 3 – Nous avons relevé une contradiction concernant la consommation des légumes entre la page 31, où il est écrit : ”Il est déconseillé de consommer les
légumes et plantes aromatiques du Belvédère. ” et la conclusion finale qui ne prône aucune restriction de consommation. De plus l'OPRI, dans cette page 31 affirme qu'il ne pousse pas
de légumes sur le Belvédère et n'y a prélevé que des plantes aromatiques, or il s'y trouve, nous a-t-on dit, 3 ou 4 jardins potagers.
- 4 – Le calcul de l'impact sanitaire n'est effectué que pour les personnes de plus de 17 ans,…l'impact sanitaire est bien plus important pour les
enfants.
- 5 – Dans le rapport de l'OPRI, il n'est question que des boues de la station d'épuration de Ganagobie qui ont été envoyées à Riez et sont revenues pour
être entreposées dans le local d'Isotopchim. Qu'en est-il des autres boues ? Lors de notre réunion en décembre 2000, vous vous étiez engagé à faire rechercher leur devenir par vos
services.”
2ème lettre au Préfet (29.01.02), Extraits:
“ 1/ Nous avons constaté qu'à l'intérieur du bâtiment qui a servi de secrétariat et de celui qui a été utilisé comme
entrepôt, le bruit de fond était plusieurs fois supérieur à la normale (rayonnement gamma et béra). La radioactivité de ces deux bâtiments doit être étudiée
sérieusement par l'OPRI avant d'envisager toute utilisation et une éventuelle décontammination. La radioactivité béta, appréhendée par spectrométrie, doit être précisée et quantifiée
par analyse de prélèvements.
2/ Quant au laboratoire proprement dit, après en avoir fait le tour, nous sommes tombés en arrêt devant une porte métallique qui crachait
méchamment sa radioactivité. En particulier au niveau des trous d'aération au bas de la porte. De plus une odeur écoeurante de produits pharmaceutiques, détectable à plusieurs mètres
en sortait. N'ayant pas les tenues adéquates, nous n'avons pas pénétré dans le bâtiment.
Nous pensons que le fait d'obturer les trous de la porte peut-être dangereux dans le cas où la concentration dans l'air des produits chimiques volatils en
augmentant, pourrait peut-être provoquer une explosion. Il nous paraît urgent de conditionner d'une manière hermétique les déchets contenus dans le labo, en attendant leur prise en
charge par l'ANDRA.
3/ Nous avons constaté que la clôture était très déficiente (30 cm de hauteur) à un endroit proche de la fameuse porte et qu'un enfant
pouvait l'enjamber sans effort.
4/ Nous voulons aussi attirer votre attention sur le fait que, sur le Belvédère, nous avons constaté la présence de 2 jardins potagers et d'un
poulailler que nous avons photographiés et de plusieurs arbres fruitiers : cerisier, abricotier, pommier et amandier. Il nous parait indispensable que l'OPRI
fasse des analyses de ceux-ci et recherche non seulement la présence de carbone 14, mais aussi celle de tritium, radioélément qui a été utilisé par Isotopchim.
5/ Concernant les boues, et selon l'employé municipal qui nous accompagnait, la station d'épuration a été curée 5 fois par la SEERC qui
ensuite emportait les boues. Si on soustrait celles qui sont actuellement entreposées dans le laboratoire, il reste 4 tas de boues dont la SEERC devrait pouvoir retrouver la
trace.
Nous profitons de ce courrier pour vous rappeler notre demande de communication du rapport de l'ANDRA quand vous l'aurez reçu.”
Nous avons aussi écrit au juge et à l'avocat pour leur communiqué les preuves du non-respect de l'arrêté de fermeture de l'établissement.