Le monastère de Ganagobie

Publié le par castaneda

Le monastère de Ganagobie est situé dans les Alpes de Haute Provence dans le sud de la France.
Entre Sisteron et Manosque, sur un plateau escarpé, il domine toute la vallée de la Durance.
D'une altitude moyenne de 650 mètres, le plateau de Ganagobie fut formé il y a environ 20 à 25 millions d'années, dans le bassin de Forcalquier qui était à cette époque alors recouvert par la mer.
Le site de Ganagobie offre, par ses composantes géologiques, un intérêt exceptionnel : abris sous roche naturels, carrières, nombreuses sources, abondante végétation.
Son aspect stratégique, de tout premier ordre, lui a valu d'être habité dès l'âge du bronze (2000 ans avant J.C.).

Trois grandes époques marquèrent l'essor démographique du plateau :
Haut Moyen Age (V-Vlle siècle) ; Époque romane (X-Xllle siècle) ; Renaissance.

Le mot moine vient d'un mot grec "monos" qui signifie seul ou unifié.
Historiquement, le monachisme chrétien apparaît au IVe siècle avec St Antoine. Sa vie nous est rapportée par St Athanase.
Au 4ème siècle, la communauté chrétienne est moins persécutée..
Certains chrétiens veulent garder l’idéal du témoignage d’une vie toute consacrée au Christ et au service des hommes.
Ils désirent vivre de la vigueur de foi qui animait les martyrs et ne pas laisser s’édulcorer le message de l’Évangile.
Au IXème ou Xème siècle : Il existait une petite église bordée à l'est d'un cimetière.
On a retrouvé une trentaine de tombes de pierre, dont celle de l'abbé avec son bâton pastoral en forme de tau.
Au Xème siècle : Jean réédifie une église dédiée à Notre Dame avec une chapelle à Saint Jean-Baptiste, et cède ses biens à l’abbaye de Cluny, avant de devenir évêque de Sisteron en 964.
Au XIIème siècle : L'église est agrandie à ses dimensions actuelles. Le monastère qui ne compte pas plus de 13 moines, connaît rayonnement et prospérité pendant deux siècles.
XIVème-XVème siècles : Le monastère tombe sous le régime de la commende.

939 : Bulle du pape Etienne VIII qui confirme à l’abbaye de Cluny ses biens et dépendances, parmi lesquels Ganagobie.
1562 : Les Huguenots réfugiés à Ganagobie en sont délogés par le Gouverneur
de Provence.
1632-1639 : Priorat de Jacques de Gaffarel, bibliothécaire du cardinal de Richelieu.
1639-1690 : Priorat de Pierre de Gaffarel.
1789 : Suppression du prieuré, par décision du Conseil d’État du Roi.
1791 : Le prieuré est vendu comme bien national.
1794 : Démolition du chœur et du transept de l’église ainsi que de la partie
orientale du monastère.

1891 : Le comte de Malijay cède le prieuré et son domaine aux Bénédictins
de Sainte Madeleine de Marseille, fondés à Marseille en 1865
par Dom Guéranger.
1898-1900 : Restauration du cloître et du réfectoire.
1898 : Découverte des mosaïques médiévales.
1901 : Exil des Bénédictins en Italie.
Suspension des travaux au prieuré.
1922 : Retour en France et installation des Bénédictins à l’abbaye d’Hautecombe (Savoie), qui assurent au prieuré de Ganagobie
une permanence d’un ou deux moines.

1953 : Ouverture d’une route goudronnée jusqu’au prieuré.
1960-1975 : Relèvement du transept de l’église.
1976-1986 : Restauration des mosaïques.
1987 : La communauté des moines d’Hautecom

be décide de se transférer à Ganagobie.
1988-1992 : Travaux d’agrandissement du monastère.
1992 : Installation à Ganagobie de la communauté des moines d’Hautecombe.

 


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La Bibliothèque du Monastère
La bibliothèque du Monastère Notre Dame est riche d’environ 100.000 livres, soit cinq kilomètres de rayons classés par thêmes…
Creusée dans la roche du plateau sur plusieurs niveaux, elle a été aménagée et conçue afin d'assurer aux livres un niveau de température et d'humidité constant leur permettant une conservation dans les meilleures conditions.

La bibliothèque du Monastère Notre Dame est riche d’environ 100.000 livres, soit cinq kilomètres de rayons classés par thêmes…
Creusée dans la roche du plateau sur plusieurs niveaux, elle a été aménagée et conçue afin d'assurer aux livres un niveau de température et d'humidité constant leur permettant une conservation dans les meilleures conditions.

Fonds manuscrits non administratifs antérieurs à 1790
77 manuscrits, parmi lesquels des manuscrits médiévaux, dont : Bible de Varèse (XIIe s.); Livre d'heures à l'usage de Rome (1503); Graduel de la région de Montpellier (XIVe s.); mémoires manuscrits d'un parlementaire du XVIIe s.; cahiers d'écoliers (XVIIIe s.); un antiphonaire italien de rit ambrosien (XIVe s.); précieux recueil du XVI e : saint Ambroise, De officiis ministrorum et saint Bernard, opera.
Fonds imprimés XVe-XVIIIe siècles
environ 9000 volumes (XVe à 1800). Fonds encyclopédique avec une section d'érudition religieuse très importante, dont Bible, Plantin, 1583; une belle édition du même texte, Imprimerie Royale, 1642 et la Bible polyglotte de Vitré, 1645; nombreux livres liturgiques et graduels des différents diocèses de France; éditions des Mauristes sur les Pères de l'Eglise et les provinces françaises. Littérature, histoire, géographie et voyages (dont Père du Halde, Description de la Chine, 1735; de nombreux atlas du XVIIIe s. parmi lesquels le Sanson.), philosophie (dont Descartes, Méditations, 1654). Environ 60 incunables ou post incunables.""
Fonds imprimés XIXe-XXIe siècles
environ 95000 volumes, fonds encyclopédique avec prédominance religieuse (dont important fonds de et sur Alfred Loisy et la crise moderniste). Importants fonds sur la Provence (impr. et mss) et la Savoie.
ETUDE DE LA NECROPOLE de Ganagobie (ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE, XI°-XII°S)
MAFART B.Y. (1996). Etude anthropologique des tombes inhumés à l’est des chevets préromans. In Ganagobie, Mille ans d’un monastère en Provence, Les Alpes de Lumière édit., p.214-217.
La nécropole de Ganagobie a été fouillée par M. Fixot, J.P. Pelletier du laboratoire d'Archéologie médiévale de l'Université de Provence et nous-mêmes en 1978 et 1979. L'étude anthropologique métrique et descriptive se heurtait d'emblée au problème de l'effectif insuffisant pour réaliser les tests statistiques nécessaires pour comparer cette série aux autres populations médiévales provençales précédemment étudiées, Saint-Victor et La Gayole. S'il n'était pas possible d'analyser ce matériel osseux en termes statistiques de population, en revanche, son étude gardait tout son intérêt pour rechercher les empreintes que leurs activités physiques ont laissées sur leur os, connaître les traumatismes et maladies qu'ils ont subis et parfois la cause de leur mort.

DONNEES ANTHROPOLOGIQUES
Composition des tombes
Les restes osseux humains exhumés correspondaient à 25 individus adultes, en majorité de sexe masculin (17 hommes, 2 femmes, 6 indéterminés). L'état de conservation du matériel excluait un sous-représentation des femmes par moins bonne conservation du squelette. Il s'agit bien d'une des caractéristiques de ce site. Par ailleurs, les deux squelettes certainement féminins ont été retrouvés dans la tombe 17 qui contenait au moins 6 individus. Ainsi les tombes individuelles semble avoir été prioritairement destinées à des hommes.
Age au décès
Le sujet le plus jeune a terminé sa croissance (19-25 ans), onze sont décédés entre 25 et 50 ans (dont un par blessure), et dix au-delà de 50 ans (2 adultes). Dans le contexte de cette époque, cette population d'adulte avait une longévité importante. La pathologie, en particulier des fractures ostéoporotiques du fémur, du radius et du cubitus, indiquent un âge très élevé pour certains.
Stature
Si l'on exclut le sujet présentant un nanisme, la taille semble relativement élevée mais avec une grande approximation liée à l'utilisation d'os différents selon les sujets pour calculer la stature.
Lignes de Harris
Nous avons recherché les lignes de Harris du premier métatarsien selon une méthode radiographique personnelle (Mafart, 1989). la proportion de métatarsiens sans lignes de Harris est de 23 % (6/26) à Ganagobie et 16,5 % (25/152) dans les autres séries, témoignant de la rareté des stress au cours de la croissance.
DONNEES PALEOPATHOLOGIQUES
Les données paléopathologiques peuvent être regroupées en lésions congénitales et de la croissance, traumatiques, infectieuses, dégénératives.
Pathologie congénitale et de la croissance
Certaines anomalies décrites (articulation coraco-claviculaire, bourrelet rétro-scapulaire) n'ont qu'un intérêt anatomique.
La découverte d'un nain (tombe 3) est intéressant au plan diagnostic mais aussi pour sa signification socio-culturelle. Cet homme dimorphe avait obtenu dans la société une place au moins normale. Nous en rapprocherons un autre cas, cette fois très dysharmonieux (nain achondroplase) que nous avons découvert à Saint-Pierre de l'Almanarre à Hyères, Var (XIII-XIV° s ?). Ce sujet de sexe féminin était inhumé avec les moniales de l'Abbaye. On ne peut exclure que le nanisme, forme d'exclusion sociale, ait pu conduit certains à une orientation religieuse.
Deux ostéochondroses, un os acromial et une maladied'Osgood-Schlatter, ont été décrits. Il serait abusif de conclure sur ces seuls cas à des antécédents d'efforts physiques importants dans l'adolescence pour ces deux sujets, d'autant que la signification génétique ou mésologique de l'os acromial est discutée. Il n'en reste pas moins que l'étude de ces anomalies est d'un grand intérêt en paléopathologie pédiatrique.
Pathologie traumatique
Le cas d’un blessé par arme est tout à fait exceptionnel. Seul le cas de l'Abbé Ardouin à Saint-Victor de Marseille est comparable (Mafart, 1983). Il illustre, avec cette blessure par arme de jet et ces 6 coups d'épée reçus, ce que la tradition a conservé de la violence des combats individuels au Moyen âge.
Les fractures osseuses sont plus banales et doivent être analysées selon leur topographie et leur âge probable de survenue. Par rapport au nombre de sujet, la proportion de fractures peut paraître élevée (12/25) alors que le taux est 13 % dans les autres populations médiévales. En réalité au moins 5 d'entre elles sont des fractures de sujets âgés ostéoporotiques (clavicule, radius et cubitus, et fracture double du fémur). Une double fracture tibio-péronière est liée à une chute en torsion, une fracture isolée d'une phalange du pied est sans signification étiologique particulière.
Seules les fractures de côtes paraissent exceptionnellement fréquentes en particulier quand elles concernent des sujets jeunes. Une fracture de 3 côtes correspond à un même traumatisme, deux fractures sont isolées mais de topographie inhabituelle (2°ou 3° côtes et arc postérieur), et une dernière dans la tombe collective. Leur âge de survenue ne peut être déterminé, mais toutes sont bien consolidées et certaines sont survenues chez des adultes décédés avant 50 ans. Ces fractures de côte pourraient témoigner de fréquents chocs directs reçus (métier des armes ?). Il faut en rapprocher une carpite fusionnante qui pourrait avoir une origine traumatique.
Ainsi, bien que fréquentes, les fractures observées sont pour une grande partie d'entre elles seulement la conséquence de l'âge élevé d'une partie des sujets inhumés. Les fractures de côtes peuvent être liées à des traumatismes par arme.
Pathologie infectieuse
La pathologie infectieuse est représentée par un bloc vertébral dorsal, une carpite fusionnante et, avec une part d'incertitude, par une calcification ganglionnaire.
Le diagnostic étiologique ne peut en aucun cas être affirmé. Cependant, il faut constater que le diagnostic de tuberculose est évoqué fortement pour le bloc vertébral et envisagé pour le ganglion cervical. L'endémie tuberculeuse existait au Moyen âge et les conditions de contagion sont réunies dans les collectivités fermées comme les abbayes mais nous ignorons la nature des liens entre ces sujets inhumés et le site.
Pathologie rhumatologique
Des ostéonécroses multiples ont été retrouvées sur un squelette. Elles sont rares, surtout dans ces localisations tibiales distales et témoignent alors d'anomalies osseuses structurelles.
Une maladie hyperostosique, d'actualité avec le concept d'enthésopathie, est présente et n'avait ni conséquence clinique ni signification pathogénique.
Les lésions arthosiques observées n'avaient aucune conséquence nerveuse, ni aucun caractère majeur à l'exception d'un cas qui semblent secondaire à des altérations osseuses.
CONCLUSION
A côté des études de sites numériquement important comme Notre Dame du Bourg, l'étude de nécropoles de plus faibles effectifs mais bien situées dans le temps et dans le contexte archéologique conserve tout son intérêt.
Ainsi, la prédominance masculine à Ganagobie procède certainement d'un choix. Un des sujets était probablement un homme de guerre mort au combat. Un autre, bien que nain, avait mérité par sa position sociale d'être inhumé en ces lieux. Un grand nombre de ces hommes et de ces femmes mourraient âgés de plus de 50 ans. Certaines fractures sont un témoignage indirect de ces âges avancés. Les maladies infectieuses atteignaient certains d'entre eux et évoluaient jusqu'à leur phase ultime de contrôle par l'organisme au prix de déformations osseuses, de calcifications ou entraînaient le décès.
Ces quelques sujets ne nous permettent pas de conclure au plan statistique mais cette étude nous paraît illustrer l'intérêt d'une approche globale anthropologique et paléopathologique de ces nécropoles médiévales de faible effectif.
correspond à un même traumatisme, deux fractures sont isolées mais de topographie inhabituelle (2°ou 3° côtes et arc postérieur), et une dernière dans la tombe collective. Leur âge de survenue ne peut être déterminé, mais toutes sont bien consolidées et certaines sont survenues chez des adultes décédés avant 50 ans. Ces fractures de côte pourraient témoigner de fréquents chocs directs reçus (métier des armes ?). Il faut en rapprocher une carpite fusionnante qui pourrait avoir une origine traumatique.
Ainsi, bien que fréquentes, les fractures observées sont pour une grande partie d'entre elles seulement la conséquence de l'âge élevé d'une partie des sujets inhumés. Les fractures de côtes peuvent être liées à des traumatismes par arme.
Pathologie infectieuse
La pathologie infectieuse est représentée par un bloc vertébral dorsal, une carpite fusionnante et, avec une part d'incertitude, par une calcification ganglionnaire.
Le diagnostic étiologique ne peut en aucun cas être affirmé. Cependant, il faut constater que le diagnostic de tuberculose est évoqué fortement pour le bloc vertébral et envisagé pour le ganglion cervical. L'endémie tuberculeuse existait au Moyen âge et les conditions de contagion sont réunies dans les collectivités fermées comme les abbayes mais nous ignorons la nature des liens entre ces sujets inhumés et le site.
Pathologie rhumatologique
Des ostéonécroses multiples ont été retrouvées sur un squelette. Elles sont rares, surtout dans ces localisations tibiales distales et témoignent alors d'anomalies osseuses structurelles.
Une maladie hyperostosique, d'actualité avec le concept d'enthésopathie, est présente et n'avait ni conséquence clinique ni signification pathogénique.
Les lésions arthosiques observées n'avaient aucune conséquence nerveuse, ni aucun caractère majeur à l'exception d'un cas qui semblent secondaire à des altérations osseuses.
CONCLUSION
A côté des études de sites numériquement important comme Notre Dame du Bourg, l'étude de nécropoles de plus faibles effectifs mais bien situées dans le temps et dans le contexte archéologique conserve tout son intérêt.
Ainsi, la prédominance masculine à Ganagobie procède certainement d'un choix. Un des sujets était probablement un homme de guerre mort au combat. Un autre, bien que nain, avait mérité par sa position sociale d'être inhumé en ces lieux. Un grand nombre de ces hommes et de ces femmes mourraient âgés de plus de 50 ans. Certaines fractures sont un témoignage indirect de ces âges avancés. Les maladies infectieuses atteignaient certains d'entre eux et évoluaient jusqu'à leur phase ultime de contrôle par l'organisme au prix de déformations osseuses, de calcifications ou entraînaient le décès.
Ces quelques sujets ne nous permettent pas de conclure au plan statistique mais cette étude nous paraît illustrer l'intérêt d'une approche globale anthropologique et paléopathologique de ces nécropoles médiévales de faible effectif.

Sur ces photos on voit le principal personnage tenir un livre dans sa main gauche, un des "saints" tien des clées , dragons poursuivit par un chevalier (mozaique) puis sur la facade des étranges figures ornes le pilier droit et beaucoup d'autres choses , j'aimerai juste savoir si vous voyez des choses qui vous choque.
mes amitiers

Publié dans notre planète

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D
Bonjour, vous êtes toujours actif sur ce sujet ?
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